Expresso 2024
Expresso 2024 :  » Les Outre-Mer : Bonne Question ? « 

Expresso 2024 :  » Les Outre-Mer : Bonne Question ? « 

Avertissement:

Cet article a été réalisé dans les conditions du  » contre-la-montre  » lors de la 19e édition du festival Expresso de la presse jeune à Paris dans la nuit du 27 au 28 avril 2024.

Il correspond au sujet N°9 : Territoire d’Outre-mer : loin des yeux, loin du coeur.

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Nous, français de métropole, que savons-nous de nos confrères d’Outre-Mer ?

En vérité, pas grand-chose.

Peu d’entre nous savent tous les nommer, et encore moins les situer sur une carte. Français, et pourtant mis à l’écart des grandes préoccupations politiques : on constate que la question des spécificités des populations d’Outre-Mer est souvent évoquée en parallèle des grands débats concernant la France.

Lorsqu’un candidat aborde le fait de diminuer la pauvreté en France, comment peut-on ne pas mentionner l’extrême écart avec la métropole ? En effet, d’après l’Insee en 2018, la pauvreté dans les territoires d’Outre-Mer était 5 à 10 fois plus élevée qu’en France métropolitaine.

Pourquoi ces territoires, censés être égaux, semblent-ils désavantagés et si différents ? Est-ce dû aux différences géographiques ? Pourtant, au sein de la métropole, les géographies alpine et parisienne sont clairement différentes. Est-ce dû aux différences culturelles ? On sait que par le passé un Provençal était très distinguable d’un Francilien. Les raisons de ce sentiment de différence ne sont donc pas si évidentes.

Les valeurs fondamentales de la République sont-elles perçues de la même manière ? Nous sentirions-nous en France dans les Outre-Mer ? L’attachement à ces territoires est-il uniquement le vestige de l’empire colonial français ou une valeur maintenant ancrée dans notre définition de la France ?

L’exemple du département de Mayotte et sa place sur la scène politique démontre des différences appliquées à l’égard de l’Outre-Mer par rapport à la Métropole. En effet, cette année, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a affirmé sa volonté d’affaiblir, voire d’annuler, la notion de droit du sol sur l’île, en raison des nombreuses traversées effectuées depuis l’île des Comores par des femmes enceintes qui viennent accoucher à Mayotte afin que leur enfant bénéficie du droit du sol. Cette atteinte à un droit constitutionnel aussi important que le droit du sol, un droit qui permet de définir qui est français, est l’illustration parfaite des différences de traitement existantes entre Métropole et Outre-Mer.

Ces politiques différenciées, et la volonté du gouvernement actuel de les constitutionnaliser, montrent que les populations d’Outre-Mer sont presque considérées comme des citoyens de seconde zone. Cela est le signe d’une longue histoire coloniale française qui peine à passer, et d’une certaine nostalgie qu’en garde une partie de la classe politique.

Solal & Martin & Luna