Le Japon n’a-t-il pas compris la leçon ?
11 Mars 2011, le Japon est touché par un accident nucléaire dévastateur : la centrale de Fukushima subit des dommages suite à un tremblement de terre sur ses principaux réacteurs, relâchant ainsi de très nombreuses particules radioactives. Ce désastre a énormément touché psychologiquement la population nippone et le reste du monde. Le gouvernement Nippon a donc décidé de mettre fin progressivement à l’énergie nucléaire. Cependant, il semble que le gouvernement japonais revienne sur ses dires…
En effet, ce vendredi 11 avril, le gouvernement vient d’adopter une nouvelle politique énergétique revenant sur la décision de la fin progressive du nucléaire. Cette politique provient du parti centre-droit qui a remplacé celui des démocrates, centre gauche, et est soutenue par le premier ministre Shinzo Abe : « Le nucléaire est une énergie de base stable, peu coûteuse et exploitable de jour comme de nuit ». Il serait donc prévu de relancer les centrales qui ont été mises en arrêt depuis 2011. Cela concernerait 12 réacteurs, qui sont actuellement contrôlés par les Autorités de sûreté nucléaire, sur le point de donner leur feu vert. Mr Abe aurait-il oublié le désastre de Fukushima ? Serait-il prêt à risquer une nouvelle catastrophe nucléaire dû à un séisme, quand on sait que les séismes sont assez fréquents dans cette zone du monde ?
Toutefois, le secteur nucléaire japonais affiche une perte de 35 milliards d’euros.
Il se pourrait donc que ce plan arrive trop tard. Effectivement, les centrales nippones doivent être mises aux normes en matière de sécurité pour pouvoir à nouveau fonctionner et selon une récente analyse de Reuters (une agence de presse mondiale), deux tiers des 48 réacteurs nucléaires japonais devraient rester fermés en raison du coût trop élevé que cela engendrerait.
L’opinion de la population fait pression sur le gouvernement pour revenir sur cette décision : « Ce programme énergétique est très critiqué par l’opinion publique, majoritairement défavorable à l’énergie atomique, surtout depuis l’accident de mars 2011 », souligne le Mainichi Shimbun.
Ainsi, et cela peut redonner un peu d’espoir, il est prévu dans ce programme d’augmenter la part des énergies renouvelables.
Le gouvernement mentionne qu’elles devraient contribuer à hauteur de 13,5 % en 2020, et 20% en 2030. « Dans ce plan, il est clair que nous réduirons notre dépendance à l’électricité nucléaire par des mesures variées », a déclaré le ministre de l’industrie Toshimitsu Motegi.
Le Japon semble donc confronté à un dilemme : choisir de favoriser l’énergie nucléaire, qui est peu coûteuse à produire mais qui expose la population et le monde à une nouvelle catastrophe nucléaire ou alors choisir de développer les énergies renouvelables, certes plus coûteuses mais sans danger pour un pays déjà meurtri par l’empreinte atomique.
Théo
Sources : Le Monde, Le Courrier International