Voir et rêver les rues de Marseille
Gros plan sur les projets créatifs des élèves du lycée. Pour commencer notre série, Paul-Amour nous livre ici quelques clés de son travail sur les rues de Marseille. Entrevue suivie de la playlist de ses videos.
LTET: « Peux-tu nous expliquer ce que tu veux faire avec tes videos sur les rues de Marseille? »
PA: « Je me suis demandé : où est-ce que j’habite ? J’ai répondu : je suis Marseillais. Donc mon ambition est de montrer Marseille. Marseille comme personnage principal. Découvrir Marseille : en profondeur, les territoires de mon quotidien, faire découvrir la ville aux curieux. Montrer Marseille comme je la vois, comme je veux la voir, comme je l’invente, comme je l’imagine. Entre le réel (la vie, la ville, la rue) et la fiction (les associations d’idees, le texte, le montage). »
LTET: « Pourquoi la vidéo? »
PA: « Pour ce projet, j’ai choisi la vidéo parce c’est un support multimédia. Ainsi chaque épisode se compose d’une expérience sonore, d’une expérience visuelle et d’une expérience créative. Les trois expériences sont intimement liées pour moi. Cependant, mon ambition n’est pas de forcer un sens. «
LTET: « Comment procèdes-tu? »
PA: « J’ai une seule « règle ». Je respecte l’ordre alphabétique du Dictionnaire historique des rues de Marseille d’Adrien Blès. »
LTET: « Tes influences? »
PA: « Ma volonté initiale pour Rues de Marseille est de filmer les territoires de mon quotidien à l’instar du travail du vlogger new-yorkais, Casey Neistat. De plus, il s’agit de proposer une autre approche de Marseille, totalement subjective. Ina Mihalache grâce à son personnage Solange (Solange te parle), m’a aussi influencé. La découverte de ces deux réalisateurs m’a aidé, poussé, bousculé à commencer ce travail. En 2015, il fallait que je passe du rêve à la réalisation, d’un amour superficiel à une introspection. »
LTET: « C’est tout? «
PA: « Comme tous mes projets, Rues de Marseille est né d’une rencontre. Cette rencontre théâtrale (puis littéraire) a été le point de départ de ma réflexion. Ce point de départ c’est Boucherie chevaline de Wladyslaw Znorko. Voici l’extrait:
L’IMPOSTE
Ce matin
encore un nouveau mot dans le dictionnaire
(je montre du doigt cette fenêtre graisseuse)
Imposte !
Imposte : petite fenêtre placée au dessus d’une porte
pour laisser entrer la lumière dans le couloir
Trop haute
toujours trop haute
pour faire les poussières
Le couloir devient sombre
on y entre comme on entre en retard au théâtre :
à tâtons. »
LTET: « Un conseil pour entrer dans ton travail? »
PA: « Je laisse au spectateur le choix de l’expérience qu’il veut mener. Je ne saurais que trop vous conseiller de prendre votre temps, de regarder-écouter-analyser plusieurs fois. »
LTET: « Où trouve-t-on ton travail? »
PA: Mon site se trouve à l’adresse suivante: « Ruesdemarseille.org »
Playlist :
- Rue de l’Abadie : Jour de fête nationale
- Lieu-dit les abandonnés
- Place des abattoirs : fin du Ramadan
- Rue de l’Abbaye
- Impasse Abeille
- Rue des Abeilles
- Allée des Abeilles
- Traverse Pierre-Abondance
- Rue d’Aboukir
- Impasse Abovian
- Rue Abram: l’indifférence est mère de süreté
- Avenue des Acacias
- Rue de l’Acacia (deuxième version)