Retour sur la COP21 vue de Marseille
La COP21, le grand rendez-vous mondial dédié à l’environnement, vient de s’achever à Paris le 11 décembre 2015. Petit retour en arrière sur la manifestation à Marseille du 29 novembre 2015 .
Tout d’abord, un rappel historique.
C’est à l’occasion du sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992, que l’ONU décide de créer une structure de lutte contre le réchauffement climatique appelée la CCNUCC (Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques), afin de répondre aux sérieux problèmes environnementaux liés à l’industrialisation qui apparaissent à l’époque. Cette convention réunit presque tous les pays du monde qui sont qualifiés de « Parties » au processus. Leurs représentants se rassemblent une fois par an depuis 1995 lors des « COP » (Conferences of the Parties).
Le contexte des COP
Depuis 20 ans, lors des “COP”, les différents États concernés ont signé un certain nombre de contrats afin de diminuer la pollution comme à l’occasion de la 3e COP en 1997 : le célèbre protocole de Kyoto par lequel 37 pays développés s’engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 5%. Mais il n’est entré en vigueur qu’en 2005 et depuis, les “COP” sont couplées avec une conférence annuelle des parties au protocole de Kyoto.
On constate donc de nombreux rassemblements pour malheureusement peu de véritables décisions. Aussi, écologistes de droite et de gauche discutent dans le même but, celui d’empêcher de détruire la planète plus que ce qu’on l’a déjà fait. Détruire, c’est le mot. On a constaté un réchauffement climatique de 2 degrés depuis le début de la période industrielle.
Préparation de la COP 21
La COP 21, soit la vingt et unième rencontre, a deux objectifs précis : réduire les émissions de gaz à effet de serre et la vulnérabilité des systèmes naturels et humains aux conséquences des changement climatiques. Vaste projet qui, s’il est signé, risque d’être long à réaliser.
Le week-end avant son lancement, dimanche 29 novembre, à Marseille comme dans de nombreuses villes du monde entier, ont eu lieu des manifestations, principalement organisées par des groupes écologistes, en soutien à cet événement et pour souligner les attentes réelles des habitants. Malheureusement, ces rassemblements se situaient quelques semaines après les attentats du 13 novembre, ce qui a suscité un questionnement sur l’opportunité du maintien d’une conférence rassemblant tous les plus grands chefs d’États. Pour un monde durable.
Les décisions qui doivent être prises lors de cette 21ème conférence sur le climat sont des choix à long terme. Des changements sont nécessaires pour l’avenir de tous. Une question s’impose : serons-nous capables de prendre des décisions contraignantes avant que la dégradation de l’environnement ne devienne encore plus grave, voire irréversible ?
Manifestation à Marseille
A Marseille, le rassemblement qui a remplacé la manifestation, interdite à cause de l’état d’urgence, a réuni environ 2000 personnes. Une chaîne humaine s’est déployée entre la Canebière et le Palais Longchamp.
C’était un rassemblement simple et engagé, joyeux pour ses participants qui s’époumonaient à crier et parfois à chanter des slogans comme «changez le système, pas le climat» ou encore « COP 21, pour les citoyens » ensuite repris par le reste des manifestants. Ce dernier slogan insiste sur la nécessaire implication de tous pour améliorer notre avenir. C’est d’ailleurs la particularité de cette COP. Elle devrait être l’occasion d’insister sur les actions à mener au niveau local, celui des citoyens, mais aussi des lycéens.
Même si nous, lycéens, ne sommes (majoritairement) pas encore citoyens juridiquement parlant, il est de notre devoir d’être attentifs à nos actions. Par exemple, nous devrions arrêter de jeter nos déchets sur la place du Lycée et préférer les nombreuses poubelles alentours. Cela serait déjà une marque d’implication significative dans les enjeux du futur, vers lequel nous grandissons.
Vous avez dit conscience de l’environnement?
Aujourd’hui la conscience de l’importance de l’environnement et de l’écologie est encore récente et trop petite. Alain Peyrefitte, le premier secrétaire d’État chargé des affaires culturelles et de l’environnement en 1974 sous Georges Pompidou, ne disposait que de très peu de moyens d’action. On doit attendre 2004 et la nomination de Roseline Bachelot comme ministre de l’écologie et du développement durable pour voir apparaître pour la première fois au gouvernement le mot « écologie ».
L’impérieuse nécessité pour l’État de prendre des décisions à long terme n’est cependant pas compatible avec une politique de court terme menée par exemple par Nicolas Sarkozy et continuée par François Hollande. Elle demande un véritable questionnement et des mesures fortes qui modifieraient sensiblement l’organisation et le fonctionnement de notre société. Ces décisions ne peuvent pas dépendre uniquement de la France car nous échangeons avec de nombreux autres pays et nous partageons tous la même planète.
Cependant si une grande partie de la complexité de ce débat est remise entre les mains de nos représentants à la COP 21, les changements doivent venir aussi des citoyens comme le disent les manifestations du dimanche 29 novembre, et se traduire par des gestes au quotidien, des gestes que tout le monde connaît mais qui ne sont pas encore assez présents dans nos mœurs.
Thaïs IV.