
Missions spatiales : focus sur Mars Sample Return
La mission spatiale « Mars Sample Return » est développée par l’agence spatiale américaine, la NASA, en collaboration avec l’agence spatiale européenne, l’ESA. Elle vise à ramener des échantillons de sol martien sur Terre, afin d’alimenter la recherche pendant plusieurs années, comme l’ont fait auparavant les échantillons des missions Apollo. De quoi s’agit-il exactement ?
« Notre histoire s’insère dans un cosmos qui s’étend sur une quinzaine de milliards d’années-lumière et dans lequel des collisions de galaxies, des explosions d’étoiles et des chocs d’astéroïdes ont joué des rôles fondamentaux. » Hubert Reeves, astrophysicien, dans son livre Dernières nouvelles du cosmos
Le système solaire dont nous faisons partie n’est qu’une infime fraction de ce cosmos. Mais, il constitue la partie qui nous est la plus accessible. De nombreuses missions spatiales ont été mises en place pour mieux le comprendre.
Les premiers pas vers Mars : Les Rovers
Après les missions Apollo, les agences spatiales se sont penchées sur une autre planète : Mars. Cette planète toxique est souvent surnommée la planète rouge. Un voyage vers Mars est extrêmement dur à réaliser, même avec les dernières technologies. Scientifiques et ingénieurs n’ont toutefois jamais renoncé à cette exploration ! En effet, comment pouvons-nous penser qu’elle est impossible, alors qu’il y a des traces de pas sur la Lune ? Aussi, des explorateurs robotiques nommés Rover ont été envoyés à des millions de kilomètres de la Terre afin d’explorer cette planète à notre place.
Un de ces Rovers, appelé Persévérance, a été déployé le 30 juillet 2020. Sa mission pourrait permettre de répondre à une question qui hante l’humanité depuis des décennies. Y a-t-il eu de la vie sur Mars ? Depuis plus de trois ans et huit mois, Persévérance parcourt Mars, passant par ses volcans endormis et ses vastes plaines, afin de chercher des signes de vie passée et de prélever des échantillons. Ces derniers seront déposés ensuite dans des emplacements, soigneusement repérés par les agences spatiales, avant d’être ramenés sur Terre par la mission Mars Sample Return.
Que nous révélera ce voyage vers Mars ?
Les avancées que cette mission devrait rendre possible sont fondamentales. Elle devrait nous apprendre si, oui ou non, Mars était réellement habité par le passé, ou tout au moins, a été habitable. Mais d’où vient cette obsession de la vie sur Mars ? Une des premières cartes de Mars a été établie en 1877 par l’astronome Giovanni Schiaparelli. Cette carte montre de très grandes lignes sur la surface de Mars, qui on été interprétées comme des canaux. La mauvaise qualité des télescopes de l’époque explique sans doute cette interprétation. Mais, cela suffit pour créer le mythe de l’existence d’une forme de vie intelligente sur Mars. Ce mythe a entraîné de nombreuses recherches sur la vie sur d’autres planètes, et plus particulièrement sur Mars. Même après la réfutation du mythe des canaux, les recherches se sont poursuivies.

Mais ce n’est pas tout. Cette mission devrait aussi permettre de mieux comprendre cette planète, par exemple avec des tests magnétiques ou encore des analyses chimiques. Mieux comprendre le sol martien permettrait de mieux préparer les futures missions spatiales vers cette planète. Mais pourquoi ne peut-on pas faire ces tests avec des météorites? Il existe en effet des météorites martiennes sur terre (voir schéma ci-dessous). Mais, les conditions sur Mars et sur Terre ne sont pas identiques et les tests seraient donc erronés. Les météorites sont en effet affectées par l’atmosphère de la terre et contaminées par des dizaines d’années passées au milieu de minéraux terrestres. De plus, pour mener des recherches avancées, il est primordial d’avoir à disposition une grande quantité d’échantillons. Or, le nombre de météorites martiennes retrouvées est assez réduit. On en compte un peu plus de 300, ce qui ne saurait suffire pour alimenter la recherche dans le monde entier.

Comment ramener ces échantillons sur Terre ?
Cette mission est extrêmement complexe. Le plan principal consiste à envoyer depuis la terre un vaisseau spatial appelé Earth Return Orbiter, accompagné d’un autre engin appelé quant à lui Mars Ascent Vehicle (MAV). Ces 2 appareils viendront se mettre en orbite autour de Mars. Le MAV devrait atterrir sur Mars au point où se trouvent les échantillons. Il devrait les récupérer, puis redécoller. Le vaisseau devrait ensuite capturer ce petit module, en opérant une manœuvre très complexe, avant de mettre le cap sur la terre pour un voyage de 6 à 9 mois.
Cette mission de grande précision repose sur une technologie très avancée, difficile à concevoir. Les problèmes techniques et budgétaires ont contraint les agences spatiales à lancer un appel à projets, afin de trouver une solution moins chère et moins complexe pour ramener ces échantillons sur Terre.
Pour approfondir :
The european space agency (ESA)
The european space agency (ESA)
Groupement des industries françaises Aéronautiques et Spatiales (GIFAS)