Marseille durable, une réussite ?
Nouvelle rubrique ouverte aux articles rédigés en classe dans le cadre d’une discipline ou d’un croisement de disciplines. Ci-dessous, il s’agit d’un projet de rédaction d’articles sur le thème du développement durable à Marseille rédigés dans le cadre de l’accompagnement personnalisé en seconde E et F à l’initiative de M. Vilanova, professeur d’histoire-géographie (3).
Le développement durable est de mieux en mieux intégré aux différents projets qui se développent et qui se traduisent par des aménagements nombreux. Mais des bémols sont là eux aussi.
La vie en vert
Que ce soit au niveau de la géographie, du paysage, du climat ou de la biodiversité, Marseille profite d’atouts exceptionnels. Un patrimoine naturel précieux mais surtout fragile et soumis a de nombreuses menaces. La première, et pas des moindres, est celle causée par la pollution automobile. En réaction, la ville de Marseille s’engage à débarrasser les Marseillais de la voiture en améliorant les réseaux de transports en commun (troisième ligne de tramway prévue pour le deuxième trimestre de 2015).
Cependant, on peut ici s’interroger sur la pertinence de cette ligne, les quartiers mal desservis n’en sont pas plus accessibles.
Pour continuer, la lutte pour la protection des abords naturels de la ville impose, avec la lutte contre le réchauffement climatique, une évolution radicale en ce qui concerne l’aménagement urbain. Ainsi, un programme de logement social HQE (à haute qualité environnementale) et un éco-quartier verront a priori bientôt le jour. Tous deux respectent des normes énergétiques strictes.
Des aménagements permettront par exemple la récupération des eaux pluviales. Enfin des mesures telles que la gestion durable des déchets ou l’économie d’énergie sur l’éclairage public font partie du plan de Développement Durable établi par la Ville de Marseille.
Attractivité : le nouveau mot d’ordre
Afin de gagner plus de poids économique, Marseille mise tout sur le tourisme. Profitant du climat et du site favorables à cette activité, un des objectifs est d’améliorer le rayonnement de la ville. Pour ceci, un projet urbain a été développé, agrandissant le centre-ville, faisant bénéficier le Vieux-Port de travaux, en faisant un lieu idéal pour les promenades, et prévoyant la construction de plusieurs centres commerciaux comme les Terrasses du port.
De plus, le projet Euroméditerranée aide la ville à continuer sur cette lancée, en faisant construire des hôtels toujours plus nombreux afin d’encadrer le tourisme croissant et en améliorant le front de mer. Le projet a aussi créé de multiples emplois et logements afin de faire de Marseille une ville plus sociale, et a fait aménager des espaces verts.
Des logements beaux ou sociaux ?
Afin de rendre la vie meilleure à ses habitants, la cité phocéenne a eu recours à de nombreux travaux. Tout d’abord, les transports en commun ont été revisités, des bus électriques faisant leur apparition, et la desserte du tramway améliorée. On a aussi vu la rue de la République, entièrement réhabilitée : des trottoirs élargis, des façades embellies et de nombreux logements créés, et ce en respectant les monuments historiques et la superbe architecture haussmannienne. Cependant, au cours de cette opération, qui débuta en 2002, les prix des appartements ont flambé(1) et leurs propriétaires ou locataires ont été expulsés, ne pouvant plus payer le loyer, sans qu’aucune solution de relogement ne leur soit proposée.
Ensuite, la création d’un éco-quartier autour du stade Vélodrome prévoit des logements seniors et étudiants, ainsi qu’une unité d’hébergement en hospitalisation, et une clinique ambulatoire. Enfin, restant dans l’idée d’une ville où il fait bon-vivre, le J4 a été requalifié et piétonisé pour favoriser l’accès aux musées tels que le Mucem et la Villa Méditerranée.
D’importants efforts ont été effectués, certes, mais pas un domaine du développement durable n’a été traité parfaitement. La politique des transports est illogique, l’économie est incertaine car très, voire trop axée sur le tourisme. Quant à l’aspect social, la quantité de logements sociaux est insuffisante.
Des progrès donc, notamment en termes écologiques mais encore trop peu d’aboutissements.
Salomé et Eliès en 2E
(1)Depuis 2001, les prix de l’immobilier ont augmenté de 20 % par an en moyenne, soit + 87,8 % en 4 ans (La Provence, 17octobre 2005)