Une rencontre improbable dans le Transsibérien

Dans le cadre du Prix Littéraire 2012-2013 du lycée Thiers, nous publions des articles de critique littéraire sur les romans en compétition. Ces critiques sont réalisées librement par des élèves issus des classes qui participent au projet.

A propos de « Tangente vers l’est » de Maylis de Kerangal, paru aux éditions Verticales en 2011.

« Tangente vers l’est » raconte une rencontre entre deux personnes dans le Transsibérien. L’un, monté à Moscou, Aliocha, est conscrit, envoyé à un entraînement militaire dans le fin fond de la Russie. L’autre, montée en gare de Krasnoïarsk, Hélène, est une jeune française fuyant une vie qui se referme sur elle et commence à l’emprisonner. Pour elle, le Transsibérien est « la piste de la liberté ». Pour lui, il s’agit de la piste qui le mène à l’enfer, en l’enfonçant toujours plus dans une terre qu’il sait « de bannissement, oubliette géante de l’empire tsariste devenue pays du goulag ». Tous les deux sont condamnés à voyager dans ce train traversant la Russie d’Ouest en Est et font découvrir au lecteur la Russie d’aujourd’hui, ses paysages (Irkoutsk et le lac Baïkal) et ses habitants, qui comme Aliocha cherchent à déserter.

Ce livre donne une vision assez surprenante de la Russie d’aujourd’hui, de ces jeunes hommes conscrits envoyés en Sibérie. Le déroulement et la construction du récit sont très agréables. Le dialogue entre les personnages est impossible du fait du barrage de la langue, mais on perçoit malgré tout leur facilité à se comprendre et c’est ce qui fait la profondeur de leur rapport.

ROCHWERGER Emma TL1