Mme Djian, principale du collège Thiers, répond à nos questions sur le rôle des médiateurs

Dossier spécial sur les médiateurs aux abords du lycée : Qui sont-ils ? Que font-ils ? Pour qui sont-ils là et pour quoi ? (2)

Nous poursuivons notre dossier thématique sur le rôle et la mission des médiateurs devant le lycée. Après le point de vue d’un lycéen, voici notre deuxième article avec le regard de la principale adjointe du collège Thiers, Mme Djian.

Amira : La présence des médiateurs sur la place du lycée a été quelque peu dérangeante au début. Certains lycéens se sont sentis chassés et donc menacés dans leur liberté de circuler.  Leur utilité a été remise en question par un élève dans notre premier article. Pourquoi l’établissement a-t-il fait appel aux médiateurs ? Est ce que, concrètement, leur présence sert à quelque chose ? Quels sont leurs droits par rapport à nous ?
Mme Djian : Les médiateurs AMS sont là tout d’abord pour le dialogue, pour aider à résoudre les problèmes auxquels peuvent faire face les élèves, mais en particulier les collégiens. Il s’agit avant tout de les rassurer, eux, ainsi que leurs parents.
   On doit rappeler que Thiers est une cité scolaire. Elle réunit différents niveaux d’enseignement, du collège aux prépas , donc des élèves à partir de onze ans jusqu’à plus de 20 ans.
Leur rôle consiste avant tout à pacifier la place du lycée. Cette place est bien-sûr le lieu de rassemblement de tous les élèves, mais aussi de certaines «bandes » connues de tous, dont on ne citera pas les noms, qui ont l’habitude de racketter, d’effrayer les collégiens et les lycéens.
Les médiateurs n’ont clairement pas d’autorité à exercer sur les élèves. Ils n’ont pas le droit de les chasser.  Leur rôle et leur formation portent sur la pédagogie, sur l’éducatif, auxquels les élèves ne pensent pas toujours.
Je crois que leur présence a un effet bénéfique pour les principaux intéressés, les plus vulnérables. Quand on en a besoin, ils sont présents, à l’écoute. Ils ont d’ailleurs déjà fait leur preuves en aidant certains, en les raccompagnant jusqu’à chez eux quand ils se sentaient menacés.
Même s’il aura fallu un temps d’adaptation, pour eux comme pour nous, leur présence aux prémices de l’établissement n’est pas néfaste, bien au contraire.