Que disent vos réponses au questionnaire sur le contrôle continu ?
Vous êtes 55 élèves de Terminale à avoir répondu à notre questionnaire lancé sur Pronote le 2 décembre dernier. Cela correspond à 20 % des effectifs de ce niveau. Nous vous proposons une synthèse des réponses. Un sentiment général de flou et d’injustice semble largement partagé.
Concernant la décision de transformer les épreuves d’E3C de terminale en contrôle continu, à cause de la situation sanitaire, la grande majorité des élèves y semble favorable. Les avis sont divers. Pour certains, cette décision est rendue inévitable par « le manque de préparation aux E3C et à la réforme du bac ». Pour d’autres, cette nouvelle organisation est positive car elle va permettre « de se concentrer sur la révision des spécialités » ou encore « d’avoir moins de pression ». A l’inverse, certains y voient une difficulté supplémentaire car les notes comptent du début à la fin de l’année et cela demande un travail plus régulier et soutenu. « Nous n’avons pas droit à l’erreur » affirme l’un d’entre vous. Cette nouvelle organisation présente d’autres inconvénients. Vous êtes nombreux à souligner que du fait de la notation de Thiers, « le contrôle continu va être désavantageux, surtout dans certaines matières ou classes où les professeurs sont plus stricts ».
Du coup, le phénomène de variation des notes en fonction des enseignants et des lycées est dénoncé comme inégalitaire.
Sur le rattrapage des E3C 1 de première, refusées l’année dernière par des blocus, un grand nombre d’élèves aurait préféré leur passage en contrôle continu. Il semble en effet particulièrement injuste et insensé de se replonger dans des cours de première en pleine année de terminale. Cela génère un stress supplémentaire, comme si « on n’avait pas assez de stress cette année, on nous rajoute des épreuves qui ne relèvent même pas de notre programme actuel ». Ce maintien est vu comme déstabilisant et source de dispersion par rapport aux épreuves de spécialité qui réclament un grand investissement. « Les épreuves de spé approchent, le programme est loin d’être fini et nous voilà à devoir réviser un programme de première pendant nos vacances de Noël ». Cependant, quelques élèves sont d’accord avec la décision prise, car ils y voient un moyen de se rattraper et d’avoir de meilleures notes.
Sur la question de l’harmonisation des notes du baccalauréat de fin de première, un sentiment d’injustice et de confusion semble largement partagé, pour des raisons diverses. Certains n’ont pas vu la couleur de cette harmonisation, particulièrement en 1e3 où elle a été inexistante. « Certes, la moyenne de la classe était « haute ». »
« Mais, il n’est pas juste d’avoir remonté certaines classes et pas d’autres »
D’autres élèves ont senti passer le vent de cette harmonisation, mais regrettent de ne pas en avoir connu les critères objectifs. Enfin, de nombreux élèves reconnaissent que les notes de français ont été harmonisées, mais par contre, ils ne comprennent pas pourquoi les notes d’enseignement scientifique et plus particulièrement celles de la spécialité abandonnée, ont été oubliées. Malgré tout, certains expriment leur satisfaction, tout en sachant qu’ils auraient pu avoir une très bonne note à l’oral de français s’ils l’avaient passé.
Sur la question de l’équité, la majorité des participants ne trouve pas la méthode d’harmonisation des notes de baccalauréat juste, principalement car elle a été disparate en fonction des classes et des élèves.
Il y a un ressenti général d’inégalités
car les élèves ne comprennent pas selon quels critères l’harmonisation a été faite. Chacun ne voit que ses résultats, ou les résultats de ses proches dans sa classe, et n’a pas une vue d’ensemble. Même avec une vision générale, il est très compliqué de saisir les critères en jeu. Certains élèves estiment qu’ils auraient pu avoir de meilleures notes en passant les épreuves. Néanmoins, une minorité trouve cela équitable et considère que l’harmonisation était un processus nécessaire en raison des notes plus sévères délivrées par le lycée.
Concernant la politique de notation du lycée, une importante partie des élèves la juge « sévère » et pénalisante pour les élèves dans la perspective de l’évaluation d’une partie du baccalauréat en contrôle continu. Néanmoins, il est également remarqué que les professeurs font preuve d’adaptation cette année, en rehaussant les notes des élèves en vue du contrôle continu, ce qui diminue leurs inquiétudes.
Un changement de politique de notation semble s’amorcer et est salué avec satisfaction par les élèves.
Les élèves semblent s’accorder sur le fait que le « bouleversement » qu’a subi le baccalauréat avec le passage d’un certain nombre d’épreuves en contrôle continu nécessite une adaptation de la part de l’équipe pédagogique. Certains font remarquer comme vu plus haut les initiatives d’harmonisation des notes par les professeurs. D’autres souhaiteraient que les professeurs privilégient « plusieurs petites notes » plutôt qu’une seule importante plus compliquée à « rattraper ». De la « bienveillance » dans la notation est également proposée.
Angélique et Ophélio