
Blocus du lycée contre la loi El Khomri
Mercredi 9 mars, à partir de 7h30, les lycéens étaient conviés à un blocus de leur établissement suite à l’appel de syndicats contre la loi du travail proposée par la ministre du travail Mme El Khomri. Voici le récit en photos de cette matinée spéciale, réalisé par une de nos journalistes immergée dans le feu de l’action.

7h : les premiers militants commencent à arriver sur la place du Lycée, armés de banderoles et de pancartes.
Ils rassemblent méthodiquement les poubelles alentours ainsi que des grilles et un frigo pour bloquer l’entrée lycéenne de l’établissement. Tout cela sous le regard bienveillant du chef d’établissement, respectueux de leurs idées mais soucieux du maintien de l’ordre. Il faut savoir que les proviseurs avaient été prévenus à l’avance, comme l’ensemble des Conseillers Principaux d’Education de la démarche politique qui aurait lieu devant le Lycée. Des surveillants sont répartis sur la place pour diriger les élèves vers l’autre entrée habituellement réservée aux étudiants des classes préparatoires.

7h30 : la mobilisation est prête à commencer.
Le nombre de militants grossit rapidement. Ils échangent des mots d’ordre, partagent les tracts à distribuer et se positionnent pour la matinée à venir.

A partir de 7h40, les militants forment un groupe qui abordent les premiers élèves qui vont en cours à 8h.

On entend les premiers slogans résonner dans le mégaphone.
Ça débute tranquillement par « Loi du travail, régression générale ! » ou encore « El Khomri, fini les conneries ! » ainsi que « Non à l’exploitation ! ». On scande : « Ils veulent casser l’code du travail ? Nous on répond, grève générale ! ». La foule des arrivants grossit et les militants discutent avec ces derniers en distribuant des tracts. Les paroles échangées sont souvent informatives et cherchent à sensibiliser les lycéens, tout comme les collégiens, aux raisons de leur mouvement. Des discussions débutent parfois avec des élèves venus assister à leurs cours mais surtout entre militants.

8h20 : la mobilisation est dense.
Les militants ont trouvé un rythme, poussé par l’arrivée de nouveaux élèves.
Un bon climat s’installe avec les slogans repris par les groupes de lycéens, les discours brefs et les résumés de points particuliers de la loi que les militants revendiquent comme « inacceptable ».
Le message porté est clair : les étudiants, comme un certain nombre de syndicats, souhaitent un retrait de la loi du travail proposée par le gouvernement. C’est une « jeunesse en colère, qui ne se laissera pas faire ! ». Elle en a « assez de cette société qui prône le chômage et la précarité » … Puis, plus loin, on pouvait également entendre « partageons les richesses, ou bien ça va péter ».

Jusqu’à 9h30, le micro et le mégaphone ne cessent de passer de mains en mains
Afin de laisser chacun s’exprimer ou lancer un slogan bien trouvé. On voit alors apparaître : « De l’argent pour l’emploi, pas pour le patronat » suivi de « Non, non et non, aux lois antisociales », ou « Contre l’austérité, y a pas à hésiter » mais aussi « Hollande – Gattaz, votre loi on n’en veut pas » et « Hollande – Khomri, ça suffit les conneries », qui ornent gaiement une fenêtre du lycée.

Des élèves d’autres lycées, comme St. Charles ou Perrier, rejoignent le blocus.
Des policiers surveillent déjà le coins des rues alentours. A 10h, des journalistes arrivent sur la place et filment les jeunes militants debout sur les poubelles ou en train de bavarder. Certains d’entre eux seront plus tard interviewés par France 2, BFMTV, et la Provence.

Vers 10:30, le nombre de manifestants est en train de baisser
Les « organisateurs » incitent à rejoindre la manifestation des syndicats plus tôt que prévu ( à 11h30) et ce sur un dernier mots d’ordre : « Ce n’est qu’un début, continuons le combat, jusqu’au retrait du projet de loi ! ». Le groupe de manifestants se dirige donc vers la Canebière. Sans oublier de ramener les poubelles vers le bout de la rue du Théâtre, pour ne pas laisser la place en désordre et une mauvaise image des militants qui se battent pour leur idées dans le respect des autres.

Puis, les lycéens de Thiers rejoignent la manifestation marseillaise.
